NOTE SUR L'ENCEPHALOPATHIE SPONGIFORME BOVINE (BSE)

 

- I - ASPECTS SANTE ANIMALE - INCIDENCE POTENTIELLE SUR LE CHEPTEL DE L'ISERE

A- ESB:

1- Cette maladie a été décrite en 1986 au Royaume Uni. La présence de rage en France complique le diagnostic. Dans l'Isère, les vétérinaires de terrain (35 cabinets ruraux comptant 75 praticiens) et des abattoirs ont été sensibilisés dès juin 1990. Le département a été déclaré indemne de rage en octobre 1991 et l'action dépistage de l'ESB est structurée sous forme d'un réseau d'épidémiosurveillance, encadré par 3 coordonnateurs, depuis mai 1991.
2- Le cheptel bovin pouvant exprimer les symptômes (incubation de 2 ans minimum) compte 90 000 têtes.
3- Le risque lié à l'importation d'animaux du Royaume uni est faible: pas de circuit commercial direct pour les animaux d'élevage (mais traçabilité faible des animaux une fois importés), 33 ateliers agréés pour l'importation de veaux anglais en 1994, 1 seul en 1995 (dernier lot abattu en octobre 1995).
4- Tous les fabricants d'aliment pour bétail de France ont incorporé, vu leur coût très bas, des farines animales d'origine anglaise entre juillet 1988 et fin 1989 (41 000 tonnes importées en 1989). Un cas d'ESB a été ainsi identifié en Savoie, commune de Yenne en novembre 1994. Les animaux laitiers à haute production sont particulièrement exposés. Ils sont très encadrés au niveau sanitaire (contrôle des performances laitières, médicalisation poussée).
5- Quatre suspicions ont été enquêtées en Isère avec résultat négatif.

B- TREMBLANTE:

Cette maladie qui touche les moutons et les chèvres, de répartition mondiale, est connue depuis 1732. En France, elle n'est pas soumise à déclaration et ne fait l'objet d'aucune réglementation sanitaire. Sa fréquence nationale (cas cliniques) est estimée à 5 pour cent de la production annuelle. Ni les vétérinaires praticiens, ni le Laboratoire Vétérinaire n'ont détecté la maladie dans le département depuis au moins cinq ans. Les cheptels, qui comptent 35 000 ovins et 22 000 caprins, sont soumis à une visite annuelle pour le dépistage de la brucellose.

C- ASPECT SANTE PUBLIQUE:

1- La pathologie comparée a permis de classer l'ESB et la Tremblante dans le groupe des encéphalopathies spongiformes transmissibles sur des critères cliniques et lésionnels ainsi que sur leur caractère reproductible chez l'animal de laboratoire (inoculation d'extraits tissulaires des malades).
2- L'O.M.S a confirmé le 3 avril 1996 qu'il n'existait aucune preuve scientifique sur un éventuel risque alimentaire vis à vis de l'Homme. La moyenne mondiale pour la maladie de Creutzfeldt-Jacob est de 1 cas par million d'habitant quelque soit la culture culinaire ou l'effectif bovin ou ovin.
3- L'incidence de la maladie de Creutzfeldt-Jacob au Service des Maladies Contagieuses du CHRU de Grenoble est de 2 cas par an (0,76 par million d'habitants) sans aucune présomption d'imputabilité à l'alimentation. L'âge minimum des malades est de 65 ans.

- II - FILIERE VIANDE BOVINE -

1°) Information et contrôle de la filière :

Le vendredi 22 mars 1996 des instructions ont été données pour répondre :
- aux professionnels qui auraient détenu de la viande du ROYAUME UNI,
- aux particuliers et professionnels qui s'inquièteraient du risque engendré par la consommation de viande bovine.
Les professionnels connus comme détenant régulièrement des viandes d'autres origines que la FRANCE ont été contactés par les Services Vétérinaires. Aucun ne détenait de viande originaire du ROYAUME UNI.

Le jeudi 28 mars 1996, une réunion de coordination a eu lieu avec la Direction Départementale de la Concurrence, Consommation, Répression des Fraudes. Les Services Vétérinaires ont transmis des informations à la DDCCRF concernant l'épidémiologie de la BSE et la filière de la viande bovine. La DDCCRF souhaitait savoir comment le contrôle de l'origine de la viande pouvait être effectué, dans le cadre de la mise en place d'une filière "VIANDE FRANCAISE". Il a été convenu que ce contrôle s'effectuerait :
- par les Services Vétérinaires pour l'amont,
- par la Direction Départementale de la Concurrence, Consommation, Répression des Fraudes pour la distribution.

Un courrier a été adressé à tous les professionnels de l'amont (abattoirs, ateliers et grossistes en viande bovine).

2°) Impact économique

Les abattoirs et les ateliers de découpe de viande de boucherie constatent une diminution de 30 à 40 % de leur activité viande bovine.

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